Les expériences extracorporelles : de quoi s’agit-il ?

Les expériences extracorporelles font partie d'un ensemble de phénomènes aussi incroyables que complexes. Imaginez que vous voyez votre corps de l'extérieur ou que vous avez la sensation de flotter. Ce sont deux des sensations qui appartiennent à ce phénomène. Si elles ont longtemps été qualifiées d'expériences mystiques ou chamaniques, nous savons aujourd'hui qu'elles trouvent leur origine dans notre cerveau. Une expérience extracorporelle est un phénomène perceptif. Elle comprend l'illusion de mouvement comme, par exemple, la sensation de voler, de tomber, de flotter ou de voir son corps de l'extérieur. Ces expériences dissociatives sont liées à des facteurs neurologiques et psychologiques présents aussi bien chez les individus sains que chez les malades.

Comment sont-ils produits ?

Ils sont généralement associés à des états de conscience altérés. De nombreux auteurs comparent ce phénomène à certains états de rêve typiques, mais avec une forte composante imaginative. C'est aussi un phénomène anormal d'intégration multisensorielle, le sujet est conscient de la situation. Les systèmes vestibulaire, moteur et sensoriel jouent donc un rôle important.

Troubles et phénomènes liés aux expériences extracorporelles

Lorsque l'un des trois systèmes mentionnés ci-dessus est dans un état altéré, nous sommes plus susceptibles de vivre une expérience extracorporelle. Les troubles du sommeil, la consommation de drogues et certaines lésions cérébrales peuvent créer des conditions optimales pour que ces phénomènes se produisent.

Est-il possible de provoquer une expérience extracorporelle ?

Depuis des siècles, ces expériences sont associées au monde du paranormal. Cela n'a rien d'étrange, puisque nos ancêtres ne disposaient pas des outils appropriés pour les étudier. Nous savons aujourd'hui qu'elles sont le résultat d'une distorsion de l'image du corps, impliquant des processus cognitifs tels que la mémoire, la perception de soi et l'imagination.

Expériences extracorporelles et fantasmes

Outre les explications physiologiques, il existe également des facteurs psychologiques. Le plus important d'entre eux est la personnalité. Plusieurs études ont montré que ces phénomènes sont plus fréquents chez les personnes qui sont très imaginatives et ouvertes aux expériences. Cela signifie qu'ils peuvent être favorisés par la suggestion et les traits de personnalité.

Induction artificielle

Le phénomène peut être induit artificiellement, ce qui constitue une preuve majeure de son origine cérébrale. Les techniques les plus efficaces sont :

Expériences extracorporelles et méditation

Ce phénomène a tendance à se produire dans des états où l'activité cérébrale ressemble à un rêve, mais préserve la conscience. Il a été constaté que les personnes qui méditent régulièrement sont plus susceptibles de vivre ces expériences, parfois appelées "voyage astral". Les ondes thêta, en effet, augmentent dans les états de relaxation extrême obtenus par la méditation.

Le rôle des neurones miroirs

Les chercheurs Jalal et Ramachandran ont émis l'hypothèse que le système des neurones miroirs est tellement connecté qu'il permet une vision virtuelle à la troisième personne. Les neurones miroirs sont activés simplement en voyant une autre personne effectuer une action, se connectant aux centres supérieurs pour l'anticiper ou l'imiter de manière symbolique. La connexion de ce type de neurones avec le cortex cérébral et les voies afférentes permettrait la "séparation des corps" dans des conditions d'altération sensorielle.

Un phénomène psychobiologique

Les expériences hors du corps impliquent le système nerveux, le système moteur, les fonctions cognitives et les traits de personnalité. Il s'agit en même temps d'un phénomène qui, s'il se produit naturellement dans certaines conditions, peut aussi être pathologique. Les provoquer artificiellement n'est pas forcément sain ; au contraire, ce n'est pas sans danger puisqu'il est également lié aux crises psychotiques. Comme il s'agit d'un phénomène associé au paranormal, on a longtemps eu tendance à refuser l'examen d'un spécialiste, de peur d'être taxé de fou. Comprendre les causes réelles du phénomène est, au contraire, la première étape pour pouvoir les traiter correctement.